Vers le Grand Prix de l’Académie
Après l’obtention de médailles de quartier à l’Académie en avril 1784 (3e place) et en octobre 1784 (1ère place), Girodet s’entraîna en 1785 d’après le sujet du concours du Grand Prix et peignit Horace tuant sa sœur Camille (Montargis, Musée Girodet). Il admira tant le Serment des Horaces de David au Salon de 1785 qu’il composa par la suite sa palette devant cette œuvre. Le jeune artiste avait alors acquis assez de dextérité pour que le maître lui confiât la réalisation d’une réplique de cet ouvrage, commandée par le comte de Vaudreuil en 1786 (Toledo Museum of Art) et l’autorisât cette année-là à se présenter au concours avec Fabre et Wicar. Son tableau, Coriolan quitte sa famille pour partir en exil (non localisé) fut jugé supérieur à ceux de ses concurrents mais n’obtint pas le prix resté en réserve en raison de la trop grande similitude des tableaux des élèves de David qui les fit soupçonner d’avoir reçu l’aide de leur maître. De nouveau pressenti comme favori au concours de 1787, Girodet en fut exclu en mai sur la dénonciation de Fabre, lauréat, qui l’accusait avec raison d’avoir eu recours à des dessins réalisés en dehors de la loge (artifice cependant répandu). Il termina en atelier son tableau, Nabuchodonosor fait tuer les enfants de Sédecias en présence de leur père (Le Mans, Musée Tessé), et David lui confia alors la réalisation de quelques figures au second plan de sa Mort de Socrate (New York, Metropolitan Museum) dont Girodet exécuta une réplique laissée inachevée (Princeton, University Art Museum).