Un peintre littéraire
Son érudition et son goût pour la poésie le rapprochèrent des écrivains dont il se plaisait à illustrer les œuvres (Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, l’abbé Delille, Jean-François Ducis). Beaucoup d’entre eux faisaient partie de l’opposition au régime impérial, notamment le directeur du Journal des débats, Louis-François Bertin l’aîné, qui commanda à Girodet Atala au tombeau (1808, Paris, Musée du Louvre) en hommage à son ami François-René de Chateaubriand, un des principaux adversaires de Napoléon. Chateaubriand apprécia particulièrement la manière dont Girodet traduisit en image son roman et lui confia la réalisation de son portrait en 1809. Ces images de royalistes peintes sous l’Empire servirent le ralliement de l’artiste à la Restauration. Il exposa ainsi au Salon de 1814 les portraits de l’avocat Raymond de Sèze (1806), Jean-Baptiste de Saint-Victor et Prosper de Barante (tous trois collection particulière), peu après avoir sollicité en juillet la place de premier peintre du comte d’Artois. Sa demande ne fut pas agréée (et Gérard obtint en 1817 le titre de premier peintre du roi), mais il fut nommé en août 1816 conseiller honoraire des musées royaux. Il reçut la même année des commandes de tableaux pour la galerie de Diane aux Tuileries et l’église de la Madeleine ainsi que celle des portraits des chefs vendéens Cathelineau et Bonchamps, la seule effectuée.