(Montargis 1767 - Paris 1824)
Persée tenant la tête de Méduse pour combattre les habitants de l’île de Sériphe
Vers 1783D’octobre 1781 à octobre 1783, Anne-Louis Girodet, qui effectue ses humanités à Paris, est pensionnaire chez Monsieur Plongenêt, dont le nom figure au verso de notre dessin. Durant sa première année, Girodet suit des cours de logique, de dessin, de métaphysique, et de morale ; l’année qui suit est consacrée à l’étude de la physique. Une signature au dos de l’œuvre pourrait être celle du professeur de dessin de Girodet à cette époque, « M. Bertrand », qui lui enseigne le dessin d’après la bosse, et lui fait exécuter des études d’anatomie d’après nature à partir de janvier 1782. Au mois de décembre de cette même année, Girodet, qui ne se destine pas encore à la carrière de peintre, mais à celle d’architecte, débute sa formation à l’Académie des Beaux-arts. Portant la mention du mois d’« août », notre dessin date probablement d’août 1783 : en juillet, Girodet visite le Salon, où Jean-Baptiste Regnault expose plusieurs tableaux ayant pour sujet Persée. Le sujet du dessin de Girodet est évoqué dans la douzième ode pythique de Pindare ; mais c’est surtout au livre V des Métamorphoses d’Ovide qu’est décrit en détail le geste de Persée qui, cerné par les habitants de l’île de Sériphe, brandit la tête de Méduse, métamorphosant ses assaillants en rochers. Girodet garda longtemps ce sujet en tête, le retravaillant, ce dont témoigne une note manuscrite figurant sur un carnet datant des années 1800.