(Montargis 1767 - Paris 1824)
Un Indien
Vers 1807Dans les premières années du XIXe siècle, Girodet s’intéresse particulièrement aux types orientaux qui colorent de leur présence chamarrée les foules parisiennes. Pierre-Alexandre Coupin, le premier biographe de l’artiste, rapporte même que Girodet peint La Révolte du Caire (Versailles, musée national du château) « entouré de Mameluks qui l’électrisaient ». Contrairement aux têtes d’études d’orientaux qu’il réalise alors, l’Indien, dont le Metropolitan Museum de New-York conserve une esquisse, est un véritable portrait ; à en croire Coupin, qui la date de 1807, l’œuvre représente un des mameluks que Bonaparte a ramené d’Egypte. Pour le peindre, l’artiste utilise un grand format où il le représente presque en pied. Ce format, souvent réservé à des personnes d’importance, laisse penser que Girodet a été particulièrement fasciné par son modèle, ou que celui-ci occupait une position importante auprès du gouvernement. L’artiste place généralement ses figures dans un décor qui accentue leur caractère ; ici, l’arrière-plan se résume à la simple indication d’une ligne de montagnes animée d’un palmier. Ce fond clair révèle avec force l’exotisme du modèle. Par son sujet et ses dimensions (strictement identiques), cette œuvre rappelle le Portrait de Katchef Daouth (Chicago, Art Institute), que Girodet présenta au Salon de 1804, et qu’il conserva dans son atelier, aux côtés de l’Indien, jusqu’à sa mort.