Monnaies gauloises
Ier siècle avant J.C.Ces huit pièces proviennent d’un petit vase de poterie noire, rempli d’une centaine de pièces d’argent, découvert à Montargis, au pied du château, en 1899. Ce vase fut enfoui par souci d’économie ou par mesure de protection. Parmi nos huit pièces, dont la période de circulation s’étend de 80 à 50 avant notre ère, aucune n’appartient au peuple Sénons, dont le territoire s’étendait alors de la région de Sens jusqu’à l’actuel Montargis : cinq sont attribuées aux Lingons (qui ont donné son nom à Langres), deux aux Lémovices (Limoges), une aux Pétrocoriens (Périgueux). Même s’il est loin d’être représentatif, ce lot monétaire nous renseigne sur les liens commerciaux qu’entretenaient les Sénons avec les autres peuples gaulois. La présence de la déesse Rome sur l’avers des monnaies attribuées aux Lingons témoigne également de l’alignement de certaines monnaies gauloises sur le denier romain à partir du Ier siècle avant J.C. : ces monnaies étaient alors destinées à un territoire plus vaste que celui de la cité ou de la province, signe de l’intégration croissante des peuples gaulois à l’espace économique et culturel romain.
Si la vallée du Rhône s’impose comme une voie commerciale majeure à partir de la conquête de la Narbonnaise par les Romains, au IIe siècle avant notre ère, la Seine voit elle aussi son activité commerciale s’accroître. Situé dans la vallée du Loing, Montargis constitue le point de passage naturel entre la Seine et le cours supérieur de la Loire. A défaut de confirmer la présence d’un habitat gaulois, la découverte de ces monnaies conforte l’hypothèse d’un axe commercial reliant la Loire à la Seine passant par Montargis. L’implantation, sur le site des « Closiers », d’un vicus « routier » qui subsistera jusqu’au IVe siècle de notre ère, renforce cette hypothèse.