Vers le Grand Prix de l’Académie
En juillet 1788, il obtint le prix de la demi-figure peinte (Prix La Tour) ; en août, le second prix de peinture avec Tatius assassiné par les Laviniens (Angers, Musée des Beaux-Arts). Il continua de collaborer aux œuvres de son maître et lui suggéra par exemple de reproduire les cariatides de la tribune de Jean Goujon au Louvre dans le fond de son tableau Pâris et Hélène (1788) pour l’animer. Girodet gagna le Grand Prix le 28 août 1789 avec son tableau Joseph reconnu par ses frères (Paris, Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts), ex-aequo avec Charles Meynier à qui fut attribué le prix laissé en réserve en 1786. En juillet, il assista à la prise de la Bastille dont il avait réussi à emporter des archives et, à l’exemple de David, devint un fervent partisan de la Révolution. Avant de partir pour Rome effectuer son séjour de pensionnaire, il acheva en septembre 1789 une Pietà (Montesquieu-Volvestre, église Saint-Victor), tableau d’autel commandé par Bertrand de Molleville, qui venait de démissionner de son poste d’Intendant de Bretagne, et réalisa une série de portraits peints ou dessinés de ses proches (Portrait du docteur Trioson, Montargis, Musée Girodet). David estimait particulièrement le talent de Girodet et lui reconnaissait une certaine supériorité, notamment dans le traitement de la perspective et la réalisation du clair-obscur mais lui reprochait son érudition. Par la suite, l’élève n’eut de cesse d’échapper à l’emprise de ce maître admiré autant que haï.