Un enfant de Montargis
La mère de Girodet, fille d’un banquier expéditionnaire auprès du Pape, était une femme lettrée qui eut sur lui une autorité déterminante, en particulier pour son goût de la poésie et des lettres. Elle était issue de la famille des Faverolles, de grande bourgeoisie parisienne, dont l’influence se fit sentir sur l’artiste pendant sa jeunesse. Leur cousin, Jacques de Faverolles, avait épousé la fille du portraitiste Nicolas de Largillière ; sa sœur, Anne de Faverolles, eut un ascendant particulier sur Girodet : elle l’encouragea à devenir peintre d’histoire et lui légua probablement l’Autoportrait de Largillière qui figurait dans les collections de l’artiste. Le père de Girodet, originaire de Tilchâtel (au nord de Dijon), était issu d’un milieu plus modeste. Il gravit l’échelle sociale grâce à une charge que son propre père, avocat, lui avait achetée dans la maison du duc d’Orléans et termina sa carrière comme Directeur des domaines de l’apanage du duc d’Orléans. Homme progressiste, il possédait l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert ainsi que l’œuvre complète de Rousseau. Grâce à ce foyer intellectuel et libéral, Girodet disposa d’un bagage culturel conséquent ainsi que d’une indépendance et d’une ouverture d’esprit accrues par l’aisance financière.