Delacroix et le duel romantique
Valérie Bajou, Olivier Feignier et Sidonie Lemeux-Fraitot
Editions Le passage, 47 pages, 12 euros
L’exposition du musée Girodet à Montargis présente en seconde étape une partie du corpus artistique réuni pour l’exposition Un duel romantique, le Giaour de Lord Byron par Delacroix au musée national Eugène-Delacroix, en conjuguant le propos au cœur de ses collections.
Développant les innovations radicales introduites par Antoine-Jean Gros au début des années 1800 dans la représentation des batailles, Anne-Louis Girodet-Trioson offre avec sa Révolte du Caire un modèle nouveau à la jeune génération romantique. La représentation d’une anecdote au sein de la grande Histoire, d’individus au sein d’une mêlée, fait glisser la représentation des combats de nations vers un duel intime et personnel. Plutôt que l’illustration des hauts faits de personnalités, c’est l’expression des sentiments agitant l’âme des combattants et leur raison de vivre qui sont choisis comme sujets principaux.
A ce titre, l’inspiration que tire Eugène Delacroix de la poésie de Lord Byron est essentielle. Ses illustrations du Giaour sont emblématiques du duel décliné dans toute ses formes, devenant métaphore de la révolte romantique contre la destinée et image de la lutte intérieure.