Portrait de Juliette Ferrus

Henry de Triqueti
(Conflans-sur-Loing 1803 - Paris 1874)

Portrait de Juliette Ferrus

1860

Une profonde amitié lia le sculpteur Henry de Triqueti au médecin aliéniste Guillaume Ferrus (1784-1861). C’est vraisemblablement par l’intermédiaire du célèbre homme politique français Adolphe Thiers, dont Ferrus fut le médecin traitant, que les deux hommes se rencontrèrent au milieu des années 1830. Plusieurs œuvres témoignent de cette amitié, fondée sur une même pratique de la charité et sur une égale attention vis-à-vis des malades et des « exclus » : une paire de candélabres en bronze, offerte par le sculpteur en 1838, un portrait de Ferrus sous forme de médaillon, daté de 1839, le portrait en marbre de Juliette Ferrus à l’âge de quatre ans, exécuté en 1860. Juliette Ferrus est née à Paris le 15 septembre 1856, fille d’André Ferrus (fils unique de l’aliéniste), et de Pauline Dubois. Elle épouse Casimir Chicoyneau de Lavalette en 1878, s’installe alors en Touraine, et meurt à Luynes en 1933. En 1860, Triqueti fait figure de portraitiste reconnu : auteur du double portrait des demoiselles Wellesley, présenté lors de l’Exposition universelle de 1855, il a de nouveau montré ses talents en exposant, lors du Salon de 1857, le buste-médaillon de Florence et Alice Campbell, fillettes un peu plus âgées que Juliette. Suivant le goût de son époque, il ne limite pas sa représentation au visage de son modèle, représentée de trois quarts, mais détaille aussi ses vêtements ; la chevelure, la dentelle du col et les nombreux plis de la robe, auxquels le sculpteur donne des textures très différentes, rappellent les portraits d’enfant du Second Empire. Ce portrait s’inscrit également dans une tradition familiale, la mère de la fillette ayant été portraiturée au même âge par le sculpteur Antoine Etex à la fin des années 1830.

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