Portrait de Madame Reiset

Anne-Louis Girodet-Trioson
(Montargis 1767-Paris 1824)

Portrait de Madame Reiset

1823/1824

C’est en 1818 que Girodet fait la connaissance des époux Reiset. Fils d’un receveur des finances, maître des eaux et forêts en Alsace sous l’Ancien Régime, Jacques-Louis Etienne Reiset (1771-1833), ingénieur des ponts et chaussées, exerce alors les fonctions de receveur général de la Seine Inférieure. Se partageant entre Paris et Rouen, son épouse, Colette Godefroy de Suresnes (1782-1850), tient un rôle de premier plan dans le milieu artistique et mondain parisien : musicienne, elle organise des concerts auxquels Girodet est convié. Le projet de portrait est soumis à l’artiste début 1819. Achevant avec difficulté Pygmalion et Galatée (Paris, musée du Louvre), Girodet en diffère la promesse à la fin de l’année, après le Salon. Au mois d’octobre, Madame Reiset réinterroge le maître, prenant le prétexte de leçons de peinture (Girodet a ouvert un atelier féminin en 1818). Econduisant poliment son interlocutrice, Girodet finit par accepter une commande qui va faire l’objet d’âpres négociations en ce qui concerne le format, le prix et les délais d’exécution de l’oeuvre. L’artiste peint deux versions du Portrait de Madame Reiset  : l’une, signée et datée de 1823, exposée au Salon de 1824 acquise par Metropolitan Museum of Art de New York en 1999, et notre tableau, sans doute exécuté en 1824, à la demande de la famille. Ce second portrait présente une touche (notamment dans la fourrure) plus délicate que dans le tableau de New York ; de même, l’expression du visage est plus douce, la proportion des épaules mieux étudiée, le rouge grenat du manteau plus harmonieux, la couleur des yeux, bleu gris, plus définie. La robe noire et la splendeur de la pelisse réaffirment les ambitions du tableau d’apparat, tout en rapprochant l’oeuvre des modèles de la Renaissance italienne.

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