Mustapha

Anne-Louis Girodet-Trioson
(Montargis 1767 - Paris 1824)

Mustapha

1819

Exécutée en 1819, cette tête d’étude, où Girodet a recherché l’expression plus que la ressemblance, frappe par l’audace de sa touche picturale, totalement opposée à la facture académique de Pygmalion et Galatée (Paris, musée du Louvre) que l’artiste présente pourtant la même année au Salon. De par sa technique, son sujet, qui rompt avec les canons de l’esthétique néo-classique, et ses couleurs éclatantes, cette œuvre montre les qualités de coloriste de Girodet, ce qui ne manque pas de retenir l’attention de l’école romantique. L’œuvre est ainsi copiée par Théodore Géricault (Paris, collection particulière). L’année où le Radeau de la Méduse (Paris, musée du Louvre) s’oppose à Pygmalion et Galatée au Salon, les liens entre les deux artistes sont même peut-être plus étroits : il n’est pas exclu que Girodet représente ici le légendaire domestique turc de Géricault, que celui-ci dessina (Paris, musée du Louvre). Donnée au chirurgien Dominique-Jean Larrey par les héritiers de Girodet, sans doute en remerciement des soins prodigués à l’artiste, l’œuvre pourrait également représenter l’un des mamelouks ayant combattu lors des guerres napoléoniennes. Cette tête d’étude, qui donna lieu à l’édition d’une lithographie en 1823, trahit une nouvelle fois l’enthousiasme de Girodet pour l’exotisme des physiques orientaux.

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