Benoît Agnès Trioson regardant des figures dans un livre

Anne-Louis Girodet-Trioson
(Montargis 1767 - Paris 1824)

Benoît Agnès Trioson regardant des figures dans un livre

1797

Ami intime des parents de Girodet, le docteur Benoît-François Trioson (1735-1815) supervise les études et organise les sorties parisiennes du jeune Anne-Louis dans les années 1780. Après le retour d’Italie de l’artiste, en 1795, le docteur et sa famille contribuent comme modèles à sa célébrité grandissante : Girodet peint ainsi le portrait de Trioson et celui de son épouse, deux portraits de leur fils, Benoît-Agnès, et La Leçon de géographie. Destinés à survivre à la mort des membres de la famille, ces cinq tableaux forment un ensemble d’une étonnante harmonie : les formats s’épousent, les couleurs se répondent, les accessoires et les vêtements des modèles se retrouvent d’un tableau à l’autre. Peint en 1797 et présenté au Salon de 1798, le premier portrait de Benoît-Agnès montre l’enfant à l’âge de huit ans. Plongé dans une bible illustrée, celui-ci semble surpris par le peintre qui le distrait de sa lecture. Son expression de tristesse mélancolique peut s’expliquer par la mort de sa mère en 1795. La composition de Girodet associe aussi cette tristesse à la contrainte de l’étude : c’est le sens du bilboquet et des cartes (un roi de cœur et un valet de trèfle) sortant de la poche de l’enfant et du tiroir de la table. Le jeune Trioson est vêtu des derniers vêtements d’enfant à la mode, facilitant les mouvements, témoignage de l’attention paternelle à son bien-être. En 1800, Girodet peint un nouveau portrait de Benoît Agnès (Benoît-Agnès Trioson étudiant son rudiment, Paris, musée du Louvre). Les liens entre Girodet et Trioson se resserrent encore à la mort du fils unique du docteur, en 1804. En janvier 1809, Trioson adopte l’artiste, qui prend alors le nom de Girodet-Trioson.

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