Le château de cartes

Charles Josuah Chaplin
(Les Andelys 1825 – Paris 1891)

Le château de cartes

1865

C’est vers 1850 que l’on redécouvre en France l’art du XVIIIe siècle, tirant de l’oubli les chefs d’œuvre de Jean Antoine Watteau, Jean Honoré Fragonard ou encore Jean Baptiste Siméon Chardin. Cette redécouverte, pour partie due à l’action de grands collectionneurs, incite peintres et architectes à exploiter ce renouveau du goût, parfois sur le mode du pastiche. C’est ainsi que les beautés dévêtues de Charles Chaplin sont volontairement peintes dans le genre de François Boucher, dont l’artiste se veut « l’élève posthume ». Peintre favori de l’impératrice Eugénie, qui lui obtient plusieurs commandes, Chaplin se tourne vers l’enfance au début des années 1860. Présentée au Salon en 1865, Le château de cartes est une reprise directe de l’œuvre de Chardin sur le même sujet, léguée par le docteur Louis La Caze au musée du Louvre en 1869. Chaplin déploie son habituelle virtuosité, donnant à la fillette des tons roses nacrés. Comme Les bulles de savon (Salon de 1864) et La partie de loto, œuvre exposée au Salon de 1865 (Rouen, musée des Beaux-arts), Le château de cartes illustre les jeux de l’enfance, un sujet très à propos pour attirer l’attention de la mère du prince impérial, alors âgé de neuf ans. Le nom de Chaplin reste également associé à l’un des décors du château de Ferrières (pour lequel le sculpteur Henry de Triqueti imagina et exécuta le Vase des Israélites), que le banquier James de Rothschild fit bâtir au début des années 1850 dans un goût néo-baroque.

Plan du site | Mentions légales | English Version | Suivre la vie du site RSS 2.0