Sapho

Jean-Jacques, dit James Pradier
(Genève 1790 – Bougival 1852)

Sapho

1845

C’est de l’art antique, étudié en Italie après sa réussite au prix de Rome en 1813, que James Pradier s’inspire pour exécuter les nombreuses Vénus, Psyché, et autres nymphes qu’il présente à Paris à partir de la fin des années 1810. Cette inspiration lui sert surtout de prétexte pour chanter et exalter la beauté de la femme, à laquelle il donne des poses et une sensualité qui s’éloignent de l’archéologie. Sculpteur le plus en vue de la monarchie de Juillet, Pradier portraiture les membres de la famille d’Orléans, et obtient plusieurs commandes prestigieuses, tant à Paris qu’en province, tant civiles que religieuses : le Mariage de la Vierge pour l’église de la Madeleine, les douze Victoires entourant le tombeau de Napoléon aux Invalides, les figures de la fontaine de l’Esplanade à Nîmes. La diffusion des statuettes réalisées d’après ses œuvres, images simples et gracieuses (Jeune femme mettant son bas), ou franchement érotique (Léda et le cygne) assure sa popularité. Sapho debout fut l’une de ses figures les plus reproduites ; la poétesse s’appuie d’une main sur un autel orné en forme de colonne ionique, et, de l’autre, tient une lyre. Exposé au Salon, à Paris, en 1848, la version en bronze de cette œuvre est aujourd’hui conservée à Osborne House, résidence royale anglaise sur l’île de Wight, où est également conservée la Sapho en ivoire d’Henry de Triqueti, acquise par la reine Victoria en 1853 : tandis que Pradier montre la poétesse pensive, Triqueti la représente se jetant dans la mer, par désespoir amoureux, depuis le rocher de Leucate.

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